Myrtille Broderies

Née à Morlaix, dans le Finistère, Myrtille porte en elle les vents de l’Atlantique et la mémoire des gestes transmis. À 14 ans, une simple tache sur un jean ouvre une brèche : pour la camoufler, sa mère lui apprend quelques points de broderie. Mais très vite, l’envie déborde le motif. Elle relie les points, invente des formes. Le tissu devient territoire, la broderie, langage.

À 19 ans, sa route croise celle de Pascal Jaouen. Elle apprend le tulle, rêve de coiffe bigoudène, s’initie à toutes les techniques avec la même ferveur. Deux ans plus tard, diplôme en poche, elle devient brodeuse professionnelle. Mais pas n’importe laquelle : Myrtille bouscule les idées reçues, détourne les traditions, fait jaillir du volume là où l’on attend du plat.

Depuis plus de 20 ans, elle brode le monde en nuances et en textures. Pour des maisons de couture, des créateurs indépendants, des particuliers, des religieux. Elle a brodé des costumes de scène, des nappes liturgiques, des robes de mariée, des chasubles, des foulards, des bannières, des chemises… autant de supports pour sa curiosité insatiable et son amour des matières.

Ce qu’elle aime, c’est surprendre. Jouer des reliefs, marier la soie au métal, incruster l’inattendu. La récupération est son terrain de jeu favori. Elle détourne, réinvente, insuffle du sens à ce qui semblait inutile. Pour elle, un bouton cassé, un fil d’alu ou un éclat de verre peuvent devenir joyaux.

Et lorsque le temps le permet, elle brode pour elle — des sculptures de fil inspirées par la nature, des animaux brodés d’après photo, des œuvres textiles en apesanteur. Chaque création est un dialogue entre couleurs, textures, volumes. Chaque pièce, une respiration libre, vivante, vibrante.

Myrtille ne brode pas seulement avec du fil. Elle brode avec l’esprit, l’imaginaire, et cette petite étincelle d’insolence poétique qui fait la différence.